Comprendre, respecter et défendre les droits fondamentaux des enfants : une responsabilité collective.
À l’occasion de la Journée Nationale des Enfants (JNE) 2025, le Regroupement des organismes ESPACE (ROEQ) et ses membres proposent une réflexion essentielle sur les droits fondamentaux des enfants. Il vise à sensibiliser les adultes à leur rôle dans la protection, le respect et la promotion de ces droits, tout en déconstruisant certains mythes persistants. Parce que chaque enfant mérite de grandir dans un environnement sain et bienveillant. Pour une enfance en sécurité et sans violence.

À découvrir dans cet article
- Les droits des enfants : une base essentielle
- Est-ce qu’on risque d’en faire des « enfants rois » ?
- Distinguer « enfant roi » et respect des droits des enfants
- Démystifier les mythes et réalités sur la notion de droit des enfants
- Le respect des droits : les bases pour prévenir la violence
- Comment faire une différence?
- Une campagne qui dure toute l’année
Les droits des enfants : une base essentielle
Les droits fondamentaux reconnus aux enfants sont inscrits dans la Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1989. Cette convention affirme que les enfants sont des êtres humains à part entière, ayant des droits tels que :

- Le droit à la protection
- Le droit à la sécurité
- Le droit à l’éducation
- Le droit à la santé
- Le droit à l’alimentation
- Le droit à un logement
Le respect de ces droits vise à garantir à chaque enfant de grandir dans un environnement sain, sécuritaire et respectueux, propice à un bon développement physique, émotionnel et social.
👉 Pour consulter la version de l’UNICEF, simplifiée pour les enfants, cliquez ici.
Mais est-ce qu’on risque d’en faire des « enfants rois »?
C’est quoi un « enfant roi »?
On définit comme un « enfant roi » un enfant qui est élevé dans un environnement où ses désirs, ses besoins et ses opinions sont systématiquement placés au-dessus de ceux des autres membres de la famille.
Cela peut entraîner :
- Une difficulté à gérer la frustration ou le refus
- Un manque de respect envers l’autorité
- Une tendance à croire que tout lui est dû
- Des comportements exigeants ou irrespectueux
Ce phénomène peut découler d’un excès de permissivité, d’un manque de cadre éducatif, ou d’un déséquilibre dans les rôles familiaux, par exemple. Les adultes auront tendance à céder face à l’enfant, afin d’éviter les conflits, ou encore par culpabilité.
Distinguer l’« enfant roi » du respect de leurs droits
Il est essentiel de faire une distinction claire entre ces deux termes. Respecter les droits des enfants, c’est leur offrir un cadre structuré, bienveillant et sécurisant, leur permettant de se développer de façon saine et équilibrée.
Les effets positifs chez les enfants sont nombreux :
- Favoriser l’autonomie. L’enfant apprend à faire des choix, à prendre des décisions et à assumer des responsabilités.
- Renforcer la sécurité affective. L’enfant se sent aimé·e, écouté·e et protégé·e, ce qui est essentiel pour son bien-être émotionnel.
- Encourager le respect des autres. En vivant dans un environnement où ses droits sont respectés, l’enfant apprend également à respecter ceux des autres.
- Développer la résilience. Grâce à des limites claires et bienveillantes, l’enfant apprend à gérer la frustration et les défis.
- Stimuler la confiance en soi. L’enfant se sent valorisé·e et reconnu·e dans son unicité.
Un environnement favorable au développement de l’enfant devrait donc être :
- Sécurisant physiquement et émotionnellement, avec des adultes disponibles et attentifs.
- Structuré. Avec des règles claires, cohérentes et adaptées à son âge, qui lui donnent des repères.
- Où l’écoute, l’empathie et le respect sont au cœur des interactions.
- Offrant des occasions d’apprendre, de jouer, de découvrir et de s’exprimer librement.
- Où l’enfant se sent accepté tel qu’il est, sans discrimination ni jugement.
On comprend donc qu’il n’est pas question ici de céder à tous les désirs des enfants, mais plutôt de les considérer comme des individus à part entière et dignes de respect, où elles et ils se sentent écouté·es et considéré.es comme tels.

Mythes et réalités sur les droits des enfants
Mythe 1 : « De nos jours, les enfants ont trop de droits. Ils décident de tout. »
Réalité: Respecter les droits des enfants, ce n’est pas leur donner du pouvoir sur les autres ou sur une situation. Il y a une différence entre laisser un enfant décider de tout et, par exemple, considérer son opinion dans une prise de décision. Son droit est donc celui d’être écouté et considéré dans le processus qui mènera à une décision. Il est possible que l’enfant ne soit pas en accord avec la décision finale, mais elle ou il aura été entendu et son opinion réellement considérée.
Mythe 2 : « Respecter les droits des enfants, c’est les laisser tout faire »
Réalité : Il est important de prendre conscience que notre statut d’adulte nous donne naturellement du pouvoir face aux enfants. À priori, ce pouvoir est une responsabilité face aux enfants dans le but de les encadrer, les guider, leur transmettre des valeurs, de l’affection, etc. Ce pouvoir n’est donc pas mauvais, tout dépend de ce que nous en faisons.
Les enfants ont besoin d’un cadre et de limites claires pour se sentir en sécurité. L’idée n’est donc pas de les laisser tout faire, mais d’utiliser notre pouvoir pour les encadrer de façon bienveillante et respectueuse. Pour favoriser leur bien-être et élever l’enfant plutôt que l’abaisser.
Mythe 3 : « Les enfants doivent d’abord apprendre leurs devoirs avant d’avoir des droits. »
Réalité : Les droits fondamentaux sont universels et inconditionnels. Ils ne dépendent ni du comportement, ni de l’âge, ni du mérite. Un enfant a droit à la protection, à l’éducation et à la dignité, peu importe les circonstances.
Les devoirs et responsabilités sont davantage des attitudes ou comportements attendus de l’enfant (et de l’adulte) dans la vie en société. Ils ne sont pas des conditions pour avoir des droits, mais ils permettent de vivre ensemble harmonieusement et de respecter les droits des autres.
C’est en informant un enfant de ses droits et en les respectant qu’on peut ensuite lui enseigner ses devoirs et responsabilités en tant que citoyen.ne.
Mythe 4 : « Les droits de l’Homme suffisent. Pas besoin de droits spécifiques pour les enfants »
Réalité : les enfants sont plus vulnérables que les adultes, entre autres dus à leur dépendance vis-à-vis des adultes, le fait qu’elle et ils manquent d’information et leur isolement social.
C’est pourquoi la Convention relative aux droits de l’enfant reconnait des droits spécifiques aux enfants. Les enfants ont le droit de bénéficier d’une protection adaptée à leur réalité, à leur développement et à leur dépendance aux adultes.
Mythe 5 : « Ici tout va bien. C’est ailleurs dans le monde que les droits des enfants ne sont pas respectés »
Réalité : les droits des enfants peuvent être bafoués partout dans le monde, y compris au Québec. Bien que nous vivions dans une société qui valorise les droits de la personne, de nombreux enfants ici sont confrontés à des situations qui compromettent leur bien-être.
Au Québec, certains enfants sont exposés à différentes formes de violence.
- Des violences physiques, psychologiques ou sexuelles, parfois dans leur propre famille
- De l’intimidation à l’école ou sur les réseaux sociaux
- De la négligence, un manque de soins ou d’attention
- Des conditions de pauvreté qui limitent l’accès à des services essentiels
- Des formes de discrimination liées à leur origine, leur handicap ou leur identité
Si, dans d’autres régions du monde, certains enfants peuvent vivre d’autres formes de violence, telles que le travail forcé dans des environnements dangereux, le mariage précoce et forcé ou le recrutement dans des conflits armés, par exemple.
Ces réalités ne sont pas nécessairement « plus graves » ailleurs. Elles sont différentes, mais tout aussi préoccupantes.
Un enjeu commun dans toutes ces situations est que les enfants sont plus vulnérables face à la violence, car elles·ils ne connaissent pas leurs droits, ignorent les ressources disponibles et ne savent pas comment réagir lorsqu’ils sont confrontés à une injustice ou à une violence. De plus, si un enfant n’a pas l’information nécessaire, elle·il ne saura pas qu’elle·il vit dans un contexte de violence et croira que c’est normal. Il importe donc d’informer et d’outiller les enfants à ce sujet.
Le fait d’informer et de sensibiliser enfants et adultes à la reconnaissance des droits de l’enfant est donc essentiel. Elles permettent à chaque enfant de grandir dans un environnement sain, sécuritaire et respectueux, et donnent aux adultes les outils pour mieux les protéger et les accompagner.
Le respect des droits : les bases pour prévenir la violence
Le respect des droits des enfants est ainsi étroitement lié à la prévention de la violence.

Voici comment :
🔹 Le droit à la protection contre toutes les formes de violence
Les enfants sont isolés socialement. Afin d’assurer leur protection, il importe de s’assurer qu’elles et ils connaissent les ressources d’aide à leur disposition en cas de besoin. Un élément important est également de veiller à ce que l’enfant ait et identifie des adultes de confiance dans son entourage. Des adultes qui seront toujours prêts à les écouter, à les croire et à les aider en cas de besoin.
🔹 Le droit à l’information
Les enfants sont généralement peu ou mal informés au sujet de la violence. Elles et ils ne sont pas en moyen d’identifier une situation de violence ou de savoir quoi faire si elles ou ils en sont victimes ou témoins. Leur donner l’information nécessaire avant que la violence ne survienne, c’est permettre aux enfants de connaitre leurs droits et les stratégies pour rester en sécurité en tout temps.
À ce sujet, la Zone jeunesse ESPACE propose plusieurs ressources pour aborder ces sujets avec les enfants.
🔹 Le droit d’être traité avec justice
Chaque enfant, peu importe son identité ou son appartenance, doit être traité avec respect et justice. La promotion d’environnements inclusifs et respectueux permet le développement d’une meilleure confiance en soi, de rapports égalitaires et, donc, diminue le risque de vivre de la violence.
Comment faire une différence?
Chaque adulte a un rôle à jouer. La Journée Nationale des Enfants est, entre autres, une occasion de se mobiliser, de s’informer et de poser des gestes concrets pour faire avancer cette cause essentielle.
Voici quelques gestes concrets pour contribuer à la reconnaissance et au respect des droits des enfants :

- Le 20 novembre, porter le ruban bleu, pour afficher son engagement envers les droits des enfants.
- Parler des droits des enfantsdans son entourage, à l’école, au travail, dans la communauté. Visitez la page de la campagne « J’ai le droit d’être un enfant » pour plus d’informations.
- Utiliser les outils éducatifs pour informer et sensibiliser les enfants sur leurs droits.
- Créer des espaces d’écoute et de dialogueoù les enfants se sentent en sécurité pour s’exprimer.
- Agir en cas de violence ou de négligence, en écoutant et soutenant les enfants et en dénonçant des situations.
Une campagne qui dure toute l’année!
La campagne « J’ai le droit d’être un enfant » nous rappelle que le respect des droits des enfants n’est pas une option, mais une nécessité. Une obligation citoyenne. En tant qu’adultes, nous avons le devoir de les protéger, de les respecter et de les promouvoir.
Au-delà du 20 novembre, restons mobilisés pour assurer à tous les enfants une enfance en sécurité et sans violence. En tout temps.